Après avoir eu la chance d’intégrer l’équipe de “facilitateurs” canadiens durant ce confinement, je vous propose un petit focus sur son organisation et sa philosophie, avec mon regard d’enseignant et formateur belge. Former des enseignants Outre-Atlantique n’aura jamais été aussi fun !
Les plus avertis d’entre-vous connaîtront sans doute ce que sont les “créacamps” de l’École branchée. Ces formations numériques habituellement proposées en présentiel aux professionnels de l’éducation canadiens, sont une source d’inspiration pour de nombreux enseignants. Son adaptation à distance aura ce premier mérite : faire tomber les frontières de l’apprentissage numérique, avec une parfaite occasion pour des professeurs européens (mais pas que) de s’immerger momentanément avec nos collègues canadiens.
Une philosophie bienveillante
Ce qui marque d’emblée, c’est la bonne humeur, et l’ambiance positive qui entoure la formation. Dès l’introduction, les grands principes sont énoncés par Audrey Miller (éditrice de l’École branchée) :
- Prendre un temps précieux
- Se donner le droit à l’erreur
- Tolérer l’ambiguïté
Cela peut paraître tellement évident lorsqu’on y pense. Comment envisager l’apprentissage autrement ? Ainsi, et quel que soit le niveau du participant, chacun pourra progresser à son rythme et sans pression d’un résultat. De la bienveillance, liée à la compétence numérique : un combo gagnant pour donner confiance dans chaque pratique !
Comme précisé lors du début de cet article, le formateur / animateur est ici appelé “facilitateur”. Son rôle n’est pas d’instruire, ni de transmettre un savoir, non. Son rôle comme son terme l’entend, est de faciliter l’acquisition des compétences, et la maîtrise des outils abordés. Chacun est libre de progresser, en fonction de ses propres objectifs et besoins.
Donnant confiance, suscitant la réflexion, et permettant de se dépasser, il est clair que le rôle du facilitateur est autant humain que numérique. Chaque participant peut également apporter sa pierre à la progression du collectif. Le facilitateur, bien qu’il joue un rôle centrale dans la formation, s’enrichit également des interactions des participants.
À la fin du créacamp, chaque participant et facilitateur peut obtenir un badge numérique témoignant de leur engagement en formation continue. Une manière motivante et ludique de valoriser le temps consacré !
Une grande variété de thème
Ce qui impressionne, c’est la variété des outils numériques et thèmes proposés. Répondant à des demandes et préoccupations actuelles, les formations permettent aux enseignants d’enrichir leurs pratiques au sein de leurs classes.
Le facilitateur lui, est une personne ayant une expérience solide (en situation de cours) de ces outils. L’aspect pédagogique n’est lui jamais bien loin. Le lien entre les fonctionnalités de l’outil, et les dimensions de l’apprentissage sont omni-présents. On ne verra pas ici un technocrate, mais bien un pédagogue se présentant devant son auditoire.
Durant tout le mois de juin, nous avons formé un peu plus d’un quarantaine d’enseignants du conseil des écoles fransaskoise aux outils Office 365. Une expérience riche, avec pas moins de 8 heures de décalage depuis la Belgique !
Un schéma qui s’adapte
La crise du COVID n’aura épargnée aucun pays. Au Canada tout comme en Belgique, les différents organismes ont dû revoir leur modèle. Nouveaux impératifs, nouvelle version du créacamp : un sprint de 3 heures, avec un objectif commun : créer. Ce timing réduit, n’en diminue pas moins le fait de prendre son temps pour aborder les outils. D’ailleurs, on parle ici d’un seul outil par formation, ce qui facilite grandement la tâche.
Pour résumer les partages, on cumule les informations de chaque créacamp sur un Padlet de synthèse ouvert à tous. Les facilitateurs y postent leurs ressources, et les participants y déposent fièrement leurs différentes productions. Un moyen excellent, pour stimuler l’échange et la curiosité de chacun. S’inspirant les uns les autres, et montrant chacun ce qu’il est possible de faire numériquement. Un bel exemple de partage.
Enfin, un groupe Facebook regroupe les créacampeurs et créacampeuses. Un autre moyen numérique de fédérer une communauté positivement, avec ce même esprit d’échange.
En résumé
Vous l’aurez compris, j’apprécie participer à ces formations et les animer. Lors du début de ma carrière d’enseignant, j’avais envie de découvrir les différentes facettes de ce métier, ici et ailleurs. Échanger ainsi avec d’autres professionnels de l’éducation, nous permet de mieux prendre conscience de nos forces et de nos faiblesses. Au final, on en apprend numériquement et aussi humainement.
L’École branchée est maintenant partenaire du Plan d’action numérique en éducation et enseignement supérieur au Quebec. Ce qui renforce sa position d’acteur de confiance dans l’accompagnement des enseignants.
Mes différents articles pour l’École branchée : https://ecolebranchee.com/author/laurentoutan/
Envie d’en apprendre plus sur l’École branchée ? N’hésitez pas à consulter le webinaire grand format réalisé par l’edulab durant le confinement !