Rentrée 2020-2021 : le point numérique sur la nouvelle circulaire

Tous les enseignants de la FWB attendaient de savoir quelles seraient les différentes mesures appliquées, lors de cette future rentrée scolaire. Celles-ci sont dès à présent précisées dans la circulaire 7686 de ce 18/08/20. Dans ce contexte particulier, quelle sera la place réservée à l’utilisation des supports numériques ? Comment ces derniers, pourraient-il également venir en aide aux enseignants, afin de limiter l’effet contraignant de ces mesures ?

1) Les points interessants sur le numérique dans la circulaire

Après s’être penché sur celle-ci, on peut noter les points qui concerneront directement l’usage des supports numériques, et les mesures qui s’y rapportent selon le code couleur de l’établissement.

1.1 Enseignement secondaire ordinaire et enseignement spécialisé de forme 3 et de forme 4

Le premier extrait nous précise le pourcentage d’élèves pouvant être présents dans l’école pour chaque cas de figure, ainsi que le nombre de jours de présence.

Dans ce second extrait, nous pouvons constater que l’enseignement à distance n’est précisé qu’à partir du code orange. Il paraît cependant évident que les écoles n’attendront pas ce niveau, pour déjà utiliser leur espace de travail numérique.

Y compris dans un code vert ou jaune, leur utilisation permettra d’habituer les élèves, et donnera de nouvelles possibilités méthodologiques et pédagogiques aux enseignants.

Ce troisième extrait, nous indique les informations concernant l’utilisation du matériel scolaire. Considérant les TBI / tablettes / ordinateurs comme faisant partie de cette catégorie, il sera donc nécessaire de prendre en compte ce dernier point. Seule différence importante : le passage en code rouge, qui limitera au maximum l’échange et le partage du matériel (on devra donc se montrer créatif pour les tablettes et ordinateurs). Dans tous les cas, l’utilisation d’un spray désinfectant après chaque utilisation, et attribution fixe du matériel s’avèrera être une mesure limitant les risques.

Concernant le passage des examens, la circulaire indique que ceux-ci seront réalisés normalement. On peut cependant envisager que, cette normalité puisse inclure certaines méthodes à distance, si celles-ci se justifient par l’organisation spécifique d’un établissement.

1.2 Mesures spécifiques à l’enseignement spécialisé de forme 1 et de forme 2

Concernant l’enseignement spécialisé, on peut déjà noter une différence qui concernera le pourcentage d’élèves présents, ainsi que dans les jours de cours dispensés. Notre analyse se portera ici sur le code rouge : “Lorsque c’est possible, en fonction de la situation des élèves, le reste du temps d’enseignement se fait à distance”.

Les enseignants travaillant, ou ayant travaillé dans le spécialisé tout comme moi, savent à quel point la situation de certains élèves peut s’avérer précaire. Il sera nécessaire de prendre des mesures, pour donner des conditions d’accès numériques, égales à tous. Un véritable défi, malheureusement souvent freiné par une situation socio-économique défavorisée du milieu.

Concernant l’utilisation du matériel scolaire, la situation sera semblable à celle de l’enseignement ordinaire. Un usage sans restriction, hormis en code rouge.

2) Des mesures où le numérique peut être une solution

Après analyse de la circulaire, deux mesures sont communes aux différents types d’enseignement  : la distance sociale de 1,5m doit être toujours respectée, et les activités extra-muros traditionnelles sont suspendues à partir du code jaune. Concernant ces deux derniers points, j’y vois là une bonne occasion pour le numérique d’apporter son aide.

Là où la distance sociale d’1,5m rendra parfois difficile les activités en groupe ou collaboratives, différents outils pourraient être mobilisés lors d’un cours présentiel, afin de “rapprocher” des élèves devant rester distants :

  • Padlet : site permettant de réaliser différents murs collaboratifs où pourront participer vos élèves.
  • Trello : semblable à Padlet, avec des fonctionnalités légèrement différentes, gratuit.
  • Microsoft Whiteboard : tableau blanc numérique, où des ressources multi-média peuvent être partagées par les différents participants.
  • Écriture de documents collaboratifs (exemple : Word en ligne / Google Doc / etc).

Ces différentes possibilités ne représentent que quelques exemples parmi les nombreuses applications numériques. Toujours est-il que, la distance sociale ne s’applique pas dans l’environnement numérique. Facilement utilisables par les élèves, à l’aide d’un ordinateur ou d’un support mobile, ces applications bien qu’elles ne remplaceront jamais définitivement un véritable contact social, pourront être une solution rapidement mobilisable.

Un tutoriel que j’ai pu réaliser sur Padlet pour l’edulab TV

Concernant les activités extra-muros, les enseignants pourront également s’adapter à l’aide de certaines applications numériques. Les activités culturelles qui représentent un grand nombre de sorties, pourront être temporairement remplacées. Ces sorties sont indispensables pour le bon développement de l’élève (et je me réjouis de pouvoir les reprendre), mais il s’agit bien ici de se montrer astucieux pour traverser cette crise.

Deux d’exemples venant de chez Google, pouvant s’avérer utiles pour de nombreux sujets :

  • Google expédition : application donnant accès à de nombreux contenus en réalité virtuelle et augmentée. Les étudiants, pourront ainsi accéder à un grand nombre de lieux historiques et géographiques, de contenus scientifiques, et bien d’autres sujets ! L’application, permet de faire tomber les murs de sa classe, en transportant l’élève numériquement. Pour en savoir plus sur Google expédition
  • Google arts & culture : application principalement axée sur la découverte d’oeuvres artistiques à travers les différents musées du monde. Une fonctionnalité permet même de comparer ses propres photos, afin de trouver dans une banque de donnée l’oeuvre y correspondant le plus !

3) Des mesures pour soutenir l’enseignement à distance

Afin d’apporter une aide supplémentaire aux établissements, la FWB propose également dans sa circulaire différentes mesures directement liées au numérique :

On pourra noter ici que concernant les élèves qui n’ont pas accès au numérique, la mesure semble remplie de bon sens, mais cependant bien mince par rapport aux défis qui attendent les écoles. En effet, celles-ci ne disposant pas toujours elles-mêmes d’un matériel optimal, et d’un réseau internet fonctionnant correctement, la tâche s’avérera dans tous les cas complexe.

Là n’est pas la seule action de la FWB, elle avait déjà (au terme d’un certain imbroglio il faut bien l’avouer) obtenu 1.390 PC pour un marché public de 306.500 euros. 545 autres PC, étaient offert par Ethias et Engie.

Autre point interessant de la circulaire : la mise à disposition d’une plateforme pour permettre l’enseignement à distance. Happi qui se base en réalité sur Moodle, permettra aux écoles ne disposant pas encore d’ENT d’en posséder enfin une. Se posera alors la question de la gestion de cette plateforme pour les écoles, ainsi que de la formation de ses enseignants. 

Précisons également que cette plateforme est non-obligatoire pour les établissements. Si une école possède déjà son propre espace de travail numérique, inutile de déployer celle-ci (ce qui amènerait du flou dans l’équipe, et chez les élèves, qui seraient alors obligés d’apprendre de nouveau une nouvelle manière de précéder).

4) Obtenir du matériel numérique

Quelques exemples des projets et initiatives en vue d’obtenir du matériel  :

  • L’appel à projet “école numérique”: permet aux écoles de la région Wallonne, d’obtenir de nombreux lots de matériels numériques. Et si votre projet consistait à fournir des supports favorisant l’inclusion numérique ? 
  • L’ASBL “Kodo Wallonie” : se propose de prêter des ordinateurs, pour les élèves et étudiants qui le désireraient.
  • L’ASBL “Simila” basée à Seraing : via son projet “ExtraOrdi”, elle donne la possibilité à des élèves souffrant de troubles DYS, de se voir offrir un ordinateur adapté à leurs besoins. 
  • MolenGeek : via ses différentes actions, récolte des dons afin de financer l’obtention d’ordinateurs et supports numériques pour les élèves défavorisés.

On notera enfin qu’en l’absence d’une solution rapide pour une école, l’appel au don peut parfois s’avérer être payant. Dernièrement par exemple, l’Athénée Royal Liège 1 a réussi à obtenir un grand nombre d’ordinateurs via un appel lancé sur les réseaux sociaux.

Sources 

http://enseignement.be/upload/circulaires/000000000003/FWB%20-%20Circulaire%207686%20(7941_20200818_175134).pdf

https://www.lesoir.be/300119/article/2020-05-11/2000-ordinateurs-vont-etre-distribues-aux-eleves-defavorises-francophones

https://happi.cfwb.be/login/index.php